Le Centre antipoison animal – Capae Ouest et le Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine nous informe de la toxicité de l’If pour nos animaux de compagnie.

L’if (Taxus baccata) est un conifère non-résineux, originaire d’Europe et d’Amérique du Nord. Il est très répandu en France les parcs et jardins, notamment en haies, car il est très décoratif et se taille facilement. Pour en savoir plus sur sa répartition et son aspect : fiche de l’If.

Une plante toxique

Les animaux ingèrent les rameaux, soit sur pied, soit après une taille (intoxication majoritaire en automne-hiver, au moment de la taille). Comme il ne contient pas de résine, il est facilement consommé. De plus, la saveur douce du fruit, que l’on appelle un arille, est attractive pour les animaux.

L’intoxication concerne surtout les herbivores et les oiseaux. Le chien mange plutôt les fruits, et s’il ne les mastique pas, les graines ne sont pas écrasées et ne libèrent pas de principe toxique. Le lapin semble très friand d’if.

Les appels au CAPAE-Ouest sont de l’ordre d’une dizaine par an. La mort est fréquente chez les bovins, mais est très rare chez les animaux de compagnie qui ne mangent que le fruit.

Toutes les parties de l’arbre sont toxiques, sauf la partie charnue du fruit (arille rouge). La toxicité est maximale en hiver et n’est pas diminuée dans les branches sèches. La graine est la partie de la plante la plus toxique. Mais pour qu’un début d’intoxication se manifeste, il faut qu’elle soit mâchée et écrasée. Les doses mortelles sont d’environ 100 à 200 g de feuilles pour un cheval, 500 g à 1 kg pour une vache, 200 g pour un cheval, 20 g chez le lapin.

Les symptômes

Les signes toxiques apparaissent moins de trois heures après l’ingestion. Chez les herbivores, on observe de l’excitation et des tremblements, puis une dépression et une somnolence. Chez le chien, le plus souvent, l’ingestion est sans symptômes s’il s’agit de baies avalées, mais on peut parfois observer quelques signes digestifs tels que les vomissements, diarrhée, sécheresse buccale ou à la contraire salivation. Chez le lapin, les signes sont nerveux avec excitation, tremblements, paralysie. Enfin, chez les oiseaux, on observe de l’abattement, une diarrhée, des régurgitations, puis une faiblesse voire de la paralysie. Dans tous les cas, à partir du moment ou des signes nerveux apparaissent, le pronostic est sombre, et la mort intervient souvent rapidement (12 à 48 h). Parfois, l’animal est trouvé mort sans qu’on n’ait eu le temps d’observer des symptômes.

Pour éviter une intoxication, il est conseillé d’empêcher l’accès des animaux à la plante et de ne laisser à leur disposition ni feuille, ni fleur, ni branche. Si vous voyez votre animal en consommer ou être dans l’une des situations décrites ci-dessus, consultez un centre antipoison vétérinaire ou un vétérinaire rapidement.

En savoir plus :

Télécharger la fiche [Plantes toxiques – If à baies] du Respe

Sources : Centre antipoison animal – Capae Ouest et Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine.