Le printemps bat son plein et avec lui la saison de la récolte de l’Ail des ours.

Lors de la cueillette, les plantes sauvages toxiques sont parfois confondues avec des plantes comestibles. La confusion entre l’Ail des ours et d’autres espèces peut entraîner des intoxications graves voire mortelles. Retrouvez tous nos conseils pour des cueillettes en toute sécurité.

Quels sont les risques pour ma santé ?

L’Anses et les Centres antipoison alertent à nouveau sur les intoxications liées à la consommation de colchique, confondu avec l’ail des ours. Chaque année, le réseau des centres antipoison enregistre environ 250 cas de confusion de plantes toxiques avec des plantes comestibles. Entre 2020 et 2022, deux personnes en sont décédées.

En début de saison, avant l’éclosion des fleurs, les feuilles d’Ail des ours sont parfois confondues avec celles d’autres plantes notamment le Muguet de mai (Convallaria majalis), le Colchique d’automne (Colchicum autumnale) et plus rarement avec le Poireau sauvage (Allium polyanthum). Ces trois plantes poussent au printemps dans les mêmes sous-bois, notamment dans les régions de la façade Est et en Occitanie.

L’ingestion de colchique peut engendrer une intoxication grave voire mortelle, en fonction de la quantité de feuilles ingérées, de la concentration très variable de colchicine présente dans la plante, et de l’association avec certains médicaments courants (antibiotiques de type macrolides, antivitamine K…) qui peuvent accroître notablement le risque toxique. Les premières manifestations cliniques sont des troubles digestifs (vomissements et diarrhées) pouvant être sévères, dans les heures suivant l’ingestion.

Ail des ours, muguet ou colchique ?

L’Ail des ours est une plante sauvage comestible, haute de 15 à 40 cm à maturité, qui présente une odeur caractéristique d’ail, notamment lorsque l’on froisse ses feuilles. Ses fleurs en forme d’étoile et son bulbe allongé sont de couleur blanche. Les feuilles sont plus ou moins brillantes, ovales et pointues, portées par des tiges. Cette plante pousse souvent en grands tapis dans les sous-bois frais, les fonds de vallons ombragés et humides ou le long des ruisseaux. Les feuilles apparaissent en février-mars et les fleurs d’avril à début juin. La période de la récolte se termine avec les premières fleurs.

Les feuilles du Colchique d’automne sont plus rigides, sans tige, et le bulbe est rond et foncé. Les fleurs mauves n’apparaissent qu’en automne, seules les feuilles sont visibles au printemps ; elles sont charnues, à bout arrondi et semblent sortir directement du sol. Toutes les parties de la plante sont toxiques.

Le Muguet de mai possède deux (parfois trois) feuilles rigides, sur une même tige. La tige des fleurs ne dépasse pas les feuilles en hauteur.

Les recommandations de l’Anses :

Si vous cueillez de l’Ail des ours :

  • N’improvisez pas : assurez-vous de bien connaître la plante ramassée,
  • Vérifiez la présence d’une odeur d’ail au froissage de chaque feuille,
  • Ne cueillez pas les feuilles par brassées pour éviter de cueillir plusieurs espèces et de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles,
  • En cas de doute d’identification : ne consommez pas !
  • Cessez immédiatement de manger en présence d’un goût amer ou désagréable,
  • Photographiez votre cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication.

Au moindre doute après ingestion ou en présence de symptômes notamment digestifs dans les heures suivant la consommation d’un plat avec de l’Ail des ours ou du Poireau sauvage, contactez sans délai un centre antipoison.

Appelez le 15 en cas de détresse vitale (coma, détresse respiratoire…)

 

Pour éviter les confusions entre les plantes comestibles et toxiques, un aide-mémoire est disponible

Pour plus d’informations, sur les plantes présentant un risque pour la santé humaine, vous pouvez consulter : 

La liste des espèces pouvant être toxiques en cas d’ingestion

La liste des espèces pouvant entraîner une allergie respiratoire par le pollen

La liste des espèces pouvant entraîner des réactions cutanéomuqueuses


Sources : Centre antipoison Belge et article du 19/04/2023, Anses